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Yurak Allpa et sa faune

Enfin je vais vous présenter mes amis du refuge. Certains ont des prénoms, on va dire officiels, et d’autres des officieux, car cela dépend de la personne qui vous les présente. Donc, pour cette dernière catégorie, je ne vous indiquerai pas de nom. De toute façon pour moi c’est plus facile, en général ce sont tous des cariños ou des cariñas, donc mes petits z’amours.

Je vais commencer par Carmita, l’autruche qui est sur l’image mise en avant. Elle se promène en liberté dans le refuge, depuis des années, ce qui ne rassure pas toujours les visiteurs, ce que je peux comprendre, même si elle est complètement inoffensive.

Tout au début du refuge, il y avait Hugo, un ouistiti, c’est vrai que c’est pas le plus beau des animaux, mais je l’aimais beaucoup et je commençais à l’apprivoiser, mais il est mort. Il a fait une sorte d’infection des gencives qui s’est propagée aux voies lacrymales et il n’a pas supporté l’intervention chirurgicale. J’étais trop triste…

Ensuite il y a le tapir, Julio Alberto. Il porte les deux prénoms du propriétaire du zoo, mais lui je l’aime bien car, comme en général c’est moi qui lui apporte à manger, le lendemain il me fait toujours un « petit » cadeau. Lui aussi est très sympa. D’après un autre volontaire, on peut même le gratouiller sous le ventre quand il est couché. Mais je n’ai jamais pu essayer car il m’attend toujours de pied ferme derrière la porte. Un détail qui a son importance, il adore uriner contre les gens donc, quand il se tourne et commence à remuer sa petite queue, il est temps de prendre la poudre d’escampette…

Michele, la bufflonne est très sympa aussi, mais de ce que j’ai constaté aujourd’hui, elle n’apprécie pas du tout qu’un cochon se promène dans son parc. Et quand elle s’énerve elle est très impressionnante. Non seulement elle court vite, mais elle pousse des mugissements pas tristes.

Sur le même chemin, il y a Cristian et Bébé, qui sont deux singes Chorongo. Lorsque nous avons terminé notre journée, nous leur donnons toujours deux bananes en passant. Ils les prennent gentiment, mais il faut faire attention, car les deux cuisinières et Jorge se sont faits mordre et en gardent une jolie cicatrice.

En face d’eux se trouvent Fredi, un jeune cerf, et un toucan, ainsi que des faisans dans les parcs attenants. Pour la petite histoire, Freddy est aussi le prénom d’un jeune volontaire vétérinaire, qui a terminé son stage il y a quelques jours. Mais, même si nous avons appris que Fredi est en fait une femelle, certains continuent à l’appeler ainsi et d’autres l’appellent Frida… Pauvre petit. Quand je suis arrivée au refuge, je devais lui donner le biberon, trop chou.

Un peu plus haut, se trouvent plusieurs volières avec quelques aras, de nombreuses perruches, et quelques perroquets. Pour la plupart ils parlent. Ils disent « hola » quand nous passons et, en fin de journée, ce sont de vraies pipelettes. Ils imitent même les cris et rires d’enfants. Une fois, j’ai même cru qu’une classe visitait le refuge, mais, comme c’était en toute fin de journée, cela m’a étonnée et je suis allée vérifier. Mais non, ce n’était que cette bande de pipelettes qui s’en donnait à cœur joie.

Puis il y a l’enclos avec les deux cygnes noirs, le nandou, et encore quelques perroquets ainsi qu’un magnifique faisan jaune.

Et nous voilà arrivés vers ma pote Amélia, une petite brocket rouge, qui fait partie de la famille des cerfs. Elle a une langue très longue et quand elle se lèche les babines, on a l’impression qu’elle va pouvoir faire le tour de sa tête. Elle partage son enclos avec quelques perruches, mais pas avec les autres brockets rouges qui se trouvent un peu plus haut, car elle est malade et bénéficie d’un régime alimentaire spécial. Elle est adorable et il m’arrive d’aller la caresser un petit moment après mon travail, ce qu’elle apprécie beaucoup.

Ensuite il y a le loup solitaire de Maure, qui vient volontiers quand on l’appelle car il vit seul dans son grand enclos.

Pour la petite histoire, un jour, Pablo m’a demandé si je voulais voir quand il donnait à manger au loup, aux ocelots et aux aigles. Comme je suis de nature curieuse, je lui ai répondu par l’affirmative. Il portait un sac d’une main et, de l’autre main, un poulet par les pattes. Comme l’enclos du loup est juste à côté de la cuisine, je lui ai demandé si le poulet qu’il tenait était vivant ou mort, car il ne bougeait pas. Il m’a répondu qu’il était mort et je l’ai donc suivi. Quand il a lancé le poulet par-dessus la grille, dans l’enclos du loup, j’ai alors vu que le poulet était vivant. J’ai pris mes jambes à mon cou et je suis allée me réfugier à la cuisine pour ne pas assister au massacre. Pablo était mort de rire…

Puis il y a une petite maison qui sert d’étable aux cochons d’Inde, mais ils ne sont hors de vue des visiteurs, car uniquement destinés à l’élevage afin de satisfaire les papilles de ces Messieurs Dames lors d’événements spéciaux. Ils partagent cette maison avec des cailles et des poulets qui, eux, sont destinés à nourrir les aigles.

En face de l’enclos du loup se trouve un chat Pajero qui est arrivé récemment et qui est très craintif.

A côté de lui, se trouve un couple d’ocelots, ils sont magnifiques. Le mâle déteste les chiens, et lorsqu’il y en a un à proximité, il grogne et fait les cent pas. Et, ce qui est surprenant, et je l’ai vue à plusieurs reprises, c’est que la femelle « s’auto-tète » si je peux dire cela comme ça, et ceci pendant de longues minutes.

Un peu plus haut se trouvent des agoutis. Lorsque je leur donne à manger, l’un d’entre eux est tellement impatient qu’il vient se servir directement dans le seau. Deux sont assez sociables et les deux plus jeunes sont super sauvages. D’après plusieurs visiteurs il paraît que la viande d’agouti est délicieuse…

Lundi 24 juin, après quelques jours de vacances, j’ai eu la bonne et grande surprise d’apercevoir un bébé quand je suis allée leur donner à manger. Quand il m’a vue, il a filé à la vitesse grand V sous le bac à nourriture. Il devait déjà avoir bien une semaine je pense car il faisait à peu près 20 cm de long. Le lendemain, toute contente de peut-être pouvoir le voir, j’ai dû rapidement déchanter. Au début je n’en croyais pas mes yeux, mais j’ai bien dû me rendre à l’évidence, le petit cadavre qui se trouvait à côté de la mangeoire, c’était bien le petit que j’avais vu le jour précédent. Précision dégueux, il lui manquait la tête et une patte. Je l’ai pris par une patte et l’ai montré à Alberto. Ce dernier m’a demandé de le jeter dans l’enclos des ocelots, ce que j’ai fait. Apparemment c’est certainement le mâle ou une autre femelle qui l’a trucidé.

Le même jour, Jorge et Pablo ont commencé à construire un enclos à côté de la cuisine, afin de séparer la mère et son autre petit (que je n’ai jamais vu)*, du mâle.

Et pour la petite histoire, aujourd’hui 26 juin, lorsque je suis allée leur donner à manger, cet après-midi, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller regarder si je voyais le dernier bébé. Les jeunes ont eu tellement peur qu’ils couraient dans tous les sens et l’un deux a réussi à s’enfuir en sautant contre la porte. Oup’s, déjà que nous sommes en effectif minimum au refuge, je donne encore du travail à Jorge et Pablo qui vont essayer de le capturer demain matin.

Aujourd’hui 1er juillet, le jeune guatusa est toujours dehors car nous n’arrivons pas à l’attraper. Heureusement il reste tout près de la cage.

L’enclos est terminé, manque juste le toit… Mais nous n’allons séparer personne car, je pouvais bien ne pas voir le deuxième et dernier bébé * car il a été mangé lui aussi, mais totalement. Je hais cette façon de faire, mais je m’étendrai plus longuement sur le sentiment que j’éprouve dans mon chapitre « Ressenti » de chaque projet, à la fin de mon séjour en Amérique du Sud.

La cage suivante est celle du vautour. Je ne suis jamais allée dans sa cage car ce sont les garçons qui lui donnent à manger, mais il est très craintif.

Tout en haut du refuge se trouve un immense espace qui abrite une douzaine de cerfs à queue blanche. Maria n’aime pas quand je vais leur donner à manger sans bâton, car elle dit que parfois, s’il y a des petits, ils peuvent nous charger. La plupart sont assez craintifs, mais je me méfie de deux ou trois et, quand ils s’approchent je leur parle et jusqu’à maintenant ça a toujours passé.

Ce matin 26 juin, lorsque je suis allée leur donner à manger – il faut dire que je suis la seule à aller leur donner à manger tout en haut (les autres leur donnent la nourriture dans les mangeoires du bas), car il n’y a pas de chemin, ça monte, et il y a de grosses touffes d’herbes qui leur servent de cachette, qu’il faut enjamber, et avec deux gros bidons pleins, c’est pas simple -, j’ai vu que Rolando, le vétérinaire officiel du refuge observait quelque chose. J’ai continué mon chemin, et, après avoir déversé une partie de la nourriture à son endroit, je m’apprêtais à passer au suivant, quand Rolando m’a dit qu’il y avait un bébé. De loin il me montrait où, mais je ne le voyais pas, en fait je regardais beaucoup trop loin, le bébé se trouvait exactement en-dessous de la mangeoire où je venais de mettre la nourriture. Il était tellement chou, il me regardait, pas du tout apeuré, et bien entendu, je n’avais surtout pas mon natel avec moi. J’espère que demain il sera toujours au même endroit afin que vous puissiez en profiter un petit peu…

Leur enclos jouxte celui des deux alpagas et ces derniers peuvent passer d’un côté à l’autre car il n’y a pas de barrière.

Sur les deuxième et troisième photos, c’est le même, difficile à voir comme ça mais il a des yeux qui me fascinent…

Juste en-dessous, il y a un endroit réservé à deux porcs-épics qui, je dois l’avouer, ne servent à rien… Ils sont constamment dans leur petite cahute, en hauteur, chacun de leur côté, on ne peut apercevoir que leur postérieur et ils puent quelque chose de grave. Je les ai vus manger pour la première fois aujourd’hui 1er juillet mais n’ai malheureusement pas réussi à les prendre de face.

Ensuite il y a deux volières, l’une est occupée par trois aigles et l’autre par trois éperviers .

Hier 25 juin, j’ai fait une visite guidée à une classe de petits de maternelle. Lorsque l’enseignante et moi sommes arrivées devant la cage des …. nous avons constaté qu’un poulet vivant se trouvait tapi sur le sol, attendant son heure… J’ai espéré de toute mes forces que les rapaces ne décident pas de l’attaquer au moment où les enfants passeraient et heureusement ce n’est pas arrivé.

Et aujourd’hui rebelote, un poulet vivant se trouvait dans cette même cage, mais lui picorait l’herbe dans une insouciance totale alors que les trois rapaces étaient perchés juste en-dessus de lui. Comme Rolando était à proximité, Maria et moi lui avons demandé pourquoi les éperviers ne le mangeaient pas et, apparemment, il était trop gros pour eux. J’ai toujours dit que d’être enrobé avait du bon…

Plus bas, nous passons à côté et dessous deux immenses cages où se balancent six singes. Pour la cage où nous passons dessous, il faut toujours faire attention car certains singes tendent leur main à travers le grillage et il serait tentant de leur donner la vôtre, mais surtout une chose à ne pas faire si vous voulez garder tous vos doigts.

Peu de temps après mon arrivée au refuge, heureusement je porte toujours des gants, j’ai voulu donner un fruit à l’un des singe qui me tendait la main, et bien, non seulement il a pris le fruit avec une rapidité telle que j’ai juste eu le temps de retirer ma main, avant qu’il ne prenne le doigt avec. Lorsque je leur donne à manger, en ce qui concerne la première cage, il y a intérêt à faire très vite.

Quelques mètres plus loin se trouvent des paons royaux.

Et juste en face de part et d’autre du chemin deux espaces avec piscines réservés aux pingouins, que vous connaissez déjà.

Au début des enclos où se trouvent les animaux domestiques, il y a trois autruches et un émeu. Pour leur donner à manger, il faut d’abord les distraire en leur lançant de la nourriture plus loin que leur mangeoire et, une fois que tout ce petit monde est occupé, foncer dans l’enclos pour verser le reste à l’endroit prévu. Personnellement je n’en ai pas peur, mais je sais qu’une fois, ils ont poursuivi Pablo toutes ailes déployées, et ça doit être flippant.

Ensuite les animaux domestiques :

des cochons qui sont maintenant très nombreux car trois truies ont donné naissance à respectivement cinq (n’en restent plus que deux), cinq et huit (n’en restent plus que sept) petits. Pour la dernière image, elle date d’aujourd’hui 1er juillet et ce que l’on ne voit pas sur la photo, c’est que le petit se grattait le ventre contre le caillou, trop chou…

des lapins qui eux aussi prolifèrent à la vitesse grand V, il y en a partout dans le refuge et dans pratiquement tous les enclos, même celui des deux singes Chorongo

des poules

des chèvres dont la dernière arrivée s’appelle comme moi, soit « Panchita » (qui est le diminutif de Francisca en Amérique du Sud) et qui est super câline. Elle se promène librement dans le refuge.

trois moutons, dont le bélier, de la race Manx Loaghtan a quatre cornes (ils peuvent en avoir jusqu’à six) est très agressif. Je me suis faite avoir la semaine dernière en leur donnant à manger. Pensant l’avoir distrait en lui donnant un peu de nourriture dans la première mangeoire, il a rappliqué vite fait quand je versais le reste dans la seconde, et a donné un grand coup de corne dans le bidon, qui a atterri un peu plus loin dans leur enclos. Je ne me suis bien entendu pas aventurée pour le récupérer.

L’une des brebis a eu deux petits, apparemment ils étaient prématurés et le premier et mort à la naissance. Le second était assez faible et, au bout….. d’une semaine (!!!!) ils l’ont séparé de sa mère pour le mettre à la clinique, dans un carton de bananes, sur un vêtement, pour qu’il trouve un petit peu de chaleur. Deux jours avant mon départ à Puerto Lopez, je lui ai donné le biberon. Je l’ai pris sur mes genoux, il devait peser moins d’un kilo, il ne pouvait plus marcher tellement il était faible. Heureusement, la jeune fauconnière qui termine ses études de vétérinaire est passée ce même matin et je lui en ai parlé. Elle est allée le voir et bien entendu, elle a confirmé ce que je pensais : il manquait de chaleur. Ils ont donc été chercher la mère. Lorsque je suis rentrée de voyage, je m’en suis inquiétée, mais le petit agneau était mort trois jours après. Une fois de plus j’étais très fâchée.

des oies et des canards

Et pour terminer sur une note positive, jeudi dernier 27 juin, lorsque je suis revenue de la pause de midi, une biche venait de mettre au monde deux jolis petits faons. Comme elle est très sociable, je suis allée vers elle. Elle léchait ses petits en bonne mère, puis, lorsque je suis retournée lui donner à manger, environ une heure après, elle était toujours couchée, et j’étais près d’elle lorsqu’elle a mangé son placenta.

Avant de terminer la journée, je suis retournée vers elle et l’ai motivée à se lever, ce qu’elle a fait. Ses petits trottaient déjà, un peu trop à mon goût, car le plus téméraire suivait les deux autres adultes qui partageaient l’enclos, inconsciemment, s’approchant dangereusement de l’enclos du loup qui jouxte le leur. J’ai partagé mon inquiétude et, le lendemain matin, une séparation solide était installée pour séparer la mère et ses petits, des autres adultes et surtout de la proximité du loup.

Et ça c’est aujourd’hui 10 juillet, soit 13 jours après leur naissance

Et voici encore quelques photos d’animaux dont je ne vous ai pas parlé mais qui vivent également au refuge, en cage ou en liberté pour ce qui est des spatules rosées.

Spatule rosée

Trois bébés chouettes qui nous ont été amenées. Malgré le fait que nous leur donnions des lambeaux de viande et de l’eau à la seringue, elles n’ont malheureusement pas survécu…

Le chat c’est Thomas, son rôle au refuge est de manger les souris et il est souvent enfermé dans les cages pour faire son travail. Et le chien c’est Beto. Il n’a pas de rôle spécifique au refuge, si ce n’est de chasser le lapin pour satisfaire ses papilles.

J’espère ne personne avoir oublié et je tiens aussi à vous présenter l’équipe qui travaille (travaillait pour certains) au zoo. Malheureusement la qualité de la photo n’est pas top car il faisait nuit et l’autel qui se trouve à côté de nous était trop illuminé…

Première ligne : Maria, une des deux cuisinière, Karla, Natali, deux stagiaires vétérinaires, Rolando, le vétérinaire du refuge

Deuxième ligne : Augustin, jeune français qui effectuait un service civique de six mois, Pablo, qui travaille au refuge et qui est le fils de Maria, et Panchita.

Troisième ligne : Hugo, qui fait comme Augustin, Jorge, qui travaille au refuge, Fredi, qui fait comme Karla et Natali, et Celina, la deuxième cuisinière.

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