Équateur

Première semaine à Yurak Allpa

Après une nuit de récupération, dans un lit-cuvette, mais qui, apparemment, me convient très bien, et après un petit déjeuner frugal fait de pain et de café, je suis prête à entamer cette première semaine de travail, même si je ne sais pas ce qui m’attend réellement.

Lundi 29 avril

Nous partons tous les trois, Hugo, Augustin et moi, au projet pour 8 h. C’est cool car ce dernier se situe à 5 minutes à pied de l’endroit où nous logeons. Et la maison d’Alberto se trouve juste en face du refuge pour animaux.

Tout d’abord, je dois me rendre à la « Cocina » (cuisine) – l’endroit où est préparée toute la nourriture pour les animaux – où je dois couper une caisse de carottes en petits morceaux. Mais ensuite je vais travailler un moment avec Augustin et nous allons nettoyer les enclos et donc ramasser les crottes. Bien entendu, comme je n’ai pas encore de gants, j’ai de la merde plein les doigts…

A 12 h 30 nous allons prendre le repas dans la famille d’Alberto, en face du parc. Je fais la connaissance de Sonia, l’épouse d’Alberto, de leur fille aînée, Angie, qui a 19 ans et est maman d’une petite Julie (Juliana) de 2 1/2 ans, de sa sœur Daniela, qui a 18 ans et d’Emmanuel, le petit dernier, qui a 12 ans. Il y a aussi deux jeunes employés, Jorge et Pablo. Tout le monde est très sympa et je me sens tout de suite intégrée.

Après le repas, nous rentrons « à la maison » pour une pause.

A 14 h nous retournons au refuge et, comme il pleut, notre travail est de ranger l’atelier d’Alberto, dans sa maison, un foutoir sans nom.

A 16 h la journée est terminée. Notre prochain rendez-vous est 19 h pour le souper « en famille ».

Mardi 30 avril

J’ai travaillé avec Pablo et cloué des barrières. Lorsque vous regarderez les photos, la première est mon œuvre, la deuxième celle de Pablo, mais à ma décharge, vous verrez sur la troisième que je devais adapter les planches à des piquets complètement tordus, mais pas Pablo qui lui, pour une raison qui m’échappe, pouvait clouer directement sur les bois transversaux.

Pablo s’est ensuite absenté et j’ai dû tailler des branches à la machette pour en faire des piquets. Quand vous regarderez la troisième photo vous penserez peut-être la même chose que moi…

Au retour de Pablo, j’ai demandé à ce dernier pourquoi il n’utilisait pas la tronçonneuse pour ce travail. Il m’a simplement répondu « parce que je n’étais pas là »… Super !

J’ai ensuite dû tailler les piquets à la machette pour en faire des pointes, afin de dissuader les visiteurs, en particulier les enfants, de s’approcher du grillage de l’enclos des singes.

L’après-midi, avec Augustin, j’ai dû transporter des branches (qui ressemblaient plus à des arbres) de Mimosa, que Jorge avait taillées, de l’enclos des Venado cola blanca (chevreuils à queue blanche), jusqu’au parc des Alpacas (alpagas) environ 100 m plus loin, où nous allions ensuite les brûler.

Mercredi 1er mai

Aujourd’hui est jour férié en Équateur, mais nous avions la possibilité de reporter ce jour de congé à vendredi afin de prolonger le week-end, opportunité que nous avons saisie.

Jorge, Hugo, Augustin et moi sommes donc partis pour la campagne, juste un peu plus haut que le refuge, pour désherber un champ de maïs. Le plus difficile était d’épargner les haricots et les sambos (sorte de courge), et aussi que nous travaillions en plein soleil, sans chapeau ni crème car je n’avais pas eu le temps de prendre mon sac qui se trouvait à la cuisine du refuge. Et pour moi, sans gants, d’ailleurs « mes petites mains d’assistante de direction » en ont pris un sale coup ;o))…

Pour le repas de midi, Alberto et Sonia ont concocté grillades sur place avec un petit verre d’alcool de cana (canne à sucre) pour nous achever.

Debout c’est Hugo avec Beto entre les jambes et assis c’est Augustin avec Titi devant lui, deux des huit chiens d’Alberto.

L’après-midi, nous avons terminé de désherber et avons fait des fagots avec toute l’herbe, pour les animaux du refuge. Aux endroits libres de toute herbe, et où les garçons avaient bêché, Sonia a semé des graines d’arvejas (petits pois).

Jeudi 2 mai

Mon travail était de nettoyer les pierres dans l’un des enclos des pingouins, les deux plus sauvages des quatre. Lorsque j’étais en-haut, moi qui ai le vertige et qui suis spécialement maladroite ces temps, je ne faisais pas la maligne.

Ensuite Nathalie, une stagiaire vétérinaire et moi avons dû porter les sacs de sable que nous passaient Fredi, également stagiaire vétérinaire au refuge, et Augustin. Chaque fois que j’en portais un j’avais l’impression que ma colonne vertébrale se tassait tellement, que je devais perdre quelques centimètres en hauteur…

Ensuite j’ai fait ma première visite du refuge avec Augustin, avec une classe de petits entre 3 et 4 ans.

Et pour terminer la journée, nous avons brûlé les branches de Mimosa dans l’enclos des alpacas.

Vendredi 3 mai

Alors aujourd’hui Hugo et Augustin ont congé toute la journée. Quant à moi, j’ai accepté de travailler la matinée.

Donc j’ai commencé par désherber un petit coin à la faucille. L’herbe était très haute et j’ai bien transpiré. Jorge est alors arrivé et m’a dit « il y a beaucoup d’herbe hein ? » et… il est allé chercher la débroussailleuse. Au secours !… ;o))

Après 1 heure, Alberto m’a demandé d’aller « épépiner » des épis de maïs pour les repas de la semaine suivante. En fait, il y a en permanence un plat de grains de maïs cuits sur la table et nous pouvons en mettre dans la soupe ou le manger comme ça. C’est très bon. Le chat du refuge m’aidait et c’était très pratique…

Peu après, Alberto m’a appelée pour faire ma première visite seule avec une petite classe. Cela s’est bien passé, jusqu’au moment où nous étions vers les singes, j’étais très tendue car, lorsque nous sommes arrivés, une femme inconsciente du danger caressait la main d’un des deux singes et les enfants ont voulu faire de même. Je n’étais pas tranquille du tout et je leur ai demandé d’enlever leurs mains car je n’ai jamais fait confiance aux singes.

La semaine terminée, j’ai profité de faire une lessive car il y a une machine à laver le linge dans la famille, que nous pouvons utiliser quand nous voulons. Et le tour de la piscine couverte nous sert d’étendage…

Je dois avouer que, à plusieurs reprises, j’ai cru être victime de bizutage, plus particulièrement quand j’ai taillé les piquets à la machette avec la tronçonneuse à côté, et lorsque j’ai dû couper les grandes herbes à la faucille et que Jorge est arrivé avec sa débroussailleuse, mais les garçons m’ont dit que non, que c’était toujours comme ça. Me voilà bien rassurée!

Demain samedi je vais à Cuenca, découvrir un peu cette grande ville de 600’000 habitants.

Consciente que les photos ne sont pas et je crois ne seront pas aussi colorées qu’à Cusco, toutefois ceci est la réalité de mon périple. Je pense aussi que je n’aurai pas le temps/l’opportunité de faire autant de voyages pendant ces 11 semaines en Équateur que pendant mes 5 mois au Pérou. A voir…

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