
Buenos Aires
Le vendredi 4 octobre à 22 h 30, je monte dans un bus de la compagnie Sierras de Córdoba, qui va m’emmener, de nuit, jusqu’à la capitale, car je me suis organisée un petit week-end prolongé de quatre jours à Buenos Aires.
Le trajet se passe très bien, si ce n’est qu’il fait assez froid dans le bus. Heureusement, j’ai toujours ma petite couverture de survie qu’Eva m’a laissée à l’aéroport de Lima. Avec 45 minutes d’avance, soit à 7 h 30′, nous arrivons au terminal de Retiro. Je saute dans un taxi et me rend directement à l’Hôtel Mundial pour déposer mon sac à dos.
Après avoir pris un bon petit déjeuner, je peux déjà disposer de ma chambre, alors que l’heure d’entrée est normalement 15 h, c’est vraiment top!
Le réceptionniste m’ayant fort bien renseignée, je pars à la recherche du Buenos Aires Bus pour effectuer un City Tour. Ceci, afin d’organiser mes visites pour les trois prochains jours. Les guichets se trouvent à l’Avenida Presidente Roque S. Peña 728.
Mon point de repère est l’obélisque, un monument d’environ 70 m de hauteur. En me rendant au guichet de Buenos Aires Bus, je longe l’avenida 9 de Julio où une grande manifestation se prépare. Lorsque je me renseigne auprès d’une sympathique jeune femme, cette dernière me répond que ce n’est pas une manifestation mais « un acto » (une action), toujours sur le thème de la pauvreté et surtout afin d’influencer les votes du 27 octobre prochain.
Arrivée au guichet de Buenos Aires Bus, j’achète un ticket pour 1’300 pesos (env. CHF 22.-), et monte dans le bus qui attend devant la porte. Je me rends directement au deuxième étage qui est à ciel ouvert. C’est vraiment génial ce système car, non seulement le billet est valable 24 heures, mais il parcourt réellement toute la ville, avec 35 arrêts où vous avez la possibilité de descendre et monter à loisir. Un bus passe toutes les 20 minutes et il roule de 09:00 à 20:50. Donc, si vous n’avez pas terminé votre programme le jour 1, suivant l’heure où vous avez acheté votre billet, vous pouvez le poursuivre le jour 2.
Pour mon compte je suis descendue à l’arrêt No 7, soit à La Bombonera, le stade de football de CABJ, le Club Atlético Boca Juniors. Après avoir visité le musée, j’ai suivi un guide qui nous a amenés à l’intérieur du stade. Cette équipe est tellement mythique que j’en avais les frissons.
Avec mon pote De Rossi
Une petite faim se faisant sentir, j’ai goûté leur fameux Choripan (bof!) et bu une bonne bière Quilmes, d’Argentine. Puis, j’ai grimpé dans le prochain bus qui passait, pour descendre à l’arrêt No 8, qui est le quartier coloré de Boca, pour me balader dans la rue Caminito.
Puis suis remontée dans le bus pour ne plus en descendre, si ce n’est que pour un transfert à un moment donné pour me rendre dans le nord de la ville. Après plus de 7 h en vadrouille, je suis rentrée à l’hôtel pour aller me restaurer d’un bon morceau de viande bien tendre et d’un bon verre de vin dans le café d’en face.
Deuxième jour, j’avais prévu de me rendre à Tigre. Le réceptionniste m’a donc inscrite pour un tour. Un bus devait venir me chercher à l’hôtel entre 08:45 et 09:30. Connaissant la ponctualité des latinos, je comptais bien entendu avec du retard. A peine arrivée dans ma chambre après le petit déjeuner, le téléphone sonnait pour me dire que l’on m’attendant dans le hall d’entrée. Il était 08:40 !!! Après avoir réglé la somme de 2’750 pesos (env. CHF 47.-), je suis montée dans un mini-bus. J’étais bien entendu la première. Après avoir regroupé tous les participants, nous allons à « Puerto Madero » où nous prenons le bateau qui va nous emmener à Tigre, au nord de Buenos Aires, par le Río de la Plata, qui, avec ses 220 km, est le fleuve le plus large au monde.
À quelques pas seulement de Buenos Aires, un paysage complètement différent nous attend. Après avoir longé la côte, nous nous sommes engouffrés à l’intérieur des terres et avons continué à naviguer sur différents fleuves, comme le Río San Antonio, le Río Luján, le Río Sarmiento et le Río Tigre.
C’était trop génial d’apprendre à connaître un peu de la façon de vivre des « isleños » (personnes qui vivent sur les îles du delta) qui est, je dois dire, très particulière. En effet, nous avons croisé deux « Mercado boat » (magasin mobile), qui s’arrêtent vers les pontons de chaque habitation, sur demande. De même, il existe des bateaux taxi, ambulance, poubelle, médecin, etc.
Les poubelles sont déposées dans une sorte de cage accrochée au ponton. De plus, les bateaux sont parqués en hauteur mais j’en ignore la raison. Nous avons pu admirer des maisons d’architectures et de couleurs très différentes, la plupart construites sur pilotis. Les nombreuses petites îles représente une surface totale d’environ 220 km2.
Lors de notre tour, nous avons croisé énormément de rameurs. Oriana, notre guide, nous a indiqué que la ville de Tigre ainsi que ses clubs d’aviron ont été proposés en 2017 pour une inscription au patrimoine mondial et figure sur la « liste indicative » de l’UNESCO dans la catégorie patrimoine culturel.
Arrivés à Tigre, nous pouvions voir une partie du parc d’attraction de la Costa, d’une surface de 15 ha, le plus important de toute l’Amérique du Sud.
Après deux heures de navigation, nous avons débarqué et avions une heure de libre pour visiter le « Mercado de frutos artesanias ». J’étais toute contente de pouvoir enfin revoir des étals de fruits à perte de vue, comme à Cusco, mais j’ai vite déchanté. J’avais confondu frutos avec frutas…
A 13 h 15 nous remontions dans notre mini-bus pour rentrer à Buenos Aires.
Le jour suivant, j’ai pris le taxi jusqu’au cimetière de Recoleta. J’ai marché un bon moment à travers les allées, très surprise que l’on puisse parfois voir les cercueils disposés les uns au-dessus des autres, à travers une vitre. Cela me donnait la mauvaise impression de m’introduire dans l’intimité de la famille. Quand je suis sortie, un corbillard attendait à la sortie. Là aussi j’ai été étonnée, car je trouvais tellement incompatible le fait que de nombreux touristes arpentent les allées du cimetière, alors qu’a lieu une inhumation en même temps.

Je me suis ensuite rendue, à pied, jusqu’à la « Floralis Genérica », une structure mobile en acier et aluminium située place des Nations Unies. Ce monument, de plus de 20 mètres de hauteur, possède cinq pétales géants qui s’animent grâce à un système hydraulique et à des cellules photovoltaïques. Les pétales s’ouvrent le matin et se referment en fin de journée. Elle est entourée d’une grande pelouse où l’on peut se reposer sur des chaises longues en bois. En y allant, j’ai passé à côté de la Faculté de droit et de sciences sociales, un impressionnant bâtiment.
À quelques minutes à pied, je vous conseille de vous rendre aux « Terrazas de Recoleta », particulièrement au restaurant « ActitudPizza » où je me suis régalée d’une salade de Brie tiède accompagnée d’une petite bouteille d’Alaris, un Sauvignon blanc. Pour y aller, j’ai traversé quelques places comme ils les appellent, mais je dirais plutôt parcs, car ils sont très souvent arborisés et bénéficient de magnifiques pelouses. J’y ai, entre autre, vu la statue de Louis Braille, au Parc de la France.
Louis Braille Cherchez l’intrus!… Éternels géraniums… Salade de brie tiède Et la vache Milka… …. moche sous tous… … les angles!…
Le dernier jour, mardi 8 octobre, j’ai d’abord marché un peu, puis, comme je désirais aller au parc de la Mémoire, qui est tout au nord de la ville, j’ai fait signe à un taxi. Lorsque je lui ai dit « Parque de la Memoria por favor », il m’a répondu « no conozco » (je ne connais pas) sur un ton qui voulait bien dire « et j’ai pas envie de connaître!… ». Incroyable ! Je n’en croyais ni mes oreilles, ni mes yeux. Mais je ne voulais pas m’énerver car il n’en valait pas la peine et je suis donc sortie du taxi. Un chauffeur, qui était en double file, m’a hélée. Lorsque je lui ai indiqué ma destination, il n’avait pas l’air de connaître non plus, mais lui, au moins, s’est donné la peine de chercher. Et, 20 minutes plus tard, il me déposait devant le parc de la Mémoire. Comme qui dirait « quand on veut on peut »!
Le parc de la Mémoire est lieu de souvenir à la mémoire des victimes de la terreur d’État, pendant la dictature militaire de 1976 à 1983. Il a été créé en 1998 et inauguré en 2006. L’on peut y voir un imposant Mémorial aux disparus, long mur en granit noir ou gris selon la luminosité. Sur ce mur, classés par année et par ordre alphabétique, sont gravés les noms des trente mille disparus, ainsi que leur âge (de 14 à 80 ans). La majorité d’entre eux avait entre vingt et trente ans. De visualiser tous ces noms, ne peut que nous rendre à l’évidence de l’ampleur des dégâts. Sans compter que de nombreuses familles n’ont pas annoncé la perte d’un des leurs et que, pour cette raison, le monument n’est aujourd’hui toujours pas terminé.
Une fois cet hommage rendu, j’ai marché jusqu’au « Lago de Regatas ». J’ai d’abord passé à côté du parc d’attraction « Tierra Santa », une sorte de Disneyland biblique qui se trouve à proximité du parc de la Mémoire. Puis, en longeant le bord du Río de la Plata, j’ai rencontré des dizaines de pêcheurs qui essayaient de sortir quelques truites ou « bogas », autre sorte de poisson d’eau douce. Un magnifique bâtiment a attiré mon attention, il s’agissait du « Club de Gimnasia y Esgrima », l’un des plus grands club multi-sports d’Argentine, avec environ 30 disciplines différentes.
Tierra Santa Club de gymnastique et d’escrime Lago de Regatas
Après avoir traversé plusieurs parcs, il faut dire que Buenos Aires en regorge, je suis montée dans un taxi pour me rendre au jardin botanique. Ce dernier se trouve vraiment au centre ville. Étant donné que l’entrée est gratuite, comme pour tous les parcs d’ailleurs, beaucoup de gens viennent s’y reposer sur un banc, entre l’heure.
Lors du tour en Buenos Aires Bus, j’avais repéré le resto/bar à sushis « Fabric », qui avait l’air sympa et très fréquenté. Il se situe sur l’Avenida Armenia, dans le quartier animé de Soho, non loin du jardin botanique. Je m’y suis rendue à pied et, après m’être régalée et désaltérée avec un verre de Chardonnay et une carafe de limonade « gingembre, citron, menthe », un délice, j’ai sauté dans un taxi car il était l’heure d’aller récupérer mon sac à dos à l’hôtel afin de me rendre au terminal Retiro.
Matelas de clochards Magnifique candélabre Palacio Barolo Ambassade de France
En parlant de parcs, j’ai croisé plusieurs promeneurs de chiens, avec, entre cinq et quinze chiens. C’était assez impressionnant de voir ces meutes. Par contre, lorsque vous vous baladez, gare aux pistes cyclables qui se trouvent à côté de la piste piétonne! Et cela me fait encore penser que, à de nombreux endroits, vous avez la possibilité de louer des trottinettes ou des vélos. Je ne l’ai pas fait, mais cela peut être une excellent idée !
Comme je voyais des articles à l’effigie de Mafalda dans toutes les boutiques touristiques, j’ai posé la question à une vendeuse, et cette dernière m’a indiqué que la bande dessinée, de l’auteur argentin Quino, était très populaire en Amérique latine.
Mafalda
A 18 h 15, nous partions pour une nuit de voyage. Il faisait toujours aussi froid dans le bus et, au retour, il faisait tous les « arrêts pipi »… Nous sommes donc arrivés à 5 h 30 au terminal de Córdoba. Donc 11 h et 15′ pour le retour, contre 9 h 30 à l’aller, avec la même compagnie. Je saute dans un taxi pour arriver à la maison à 6 h. Comme je dois être à l’hôpital des enfants à 8 h 45, cela me laisse le temps de me poser une heure.
Á en perdre la tête… Congrès des Nations Ambassade du Brésil Terrazas de Recoleta Centre culturel Recoleta Maison Rose Stade de River Plate
En résumé, j’ai énormément aimé la ville de Buenos Aires et tous ses magnifiques édifices. Á aucun moment je ne me suis sentie menacée en me promenant seule, même en traversant la manifestation du premier jour.
Mon pote le Che… Lui se la coule douce… Recyclage oblige…
Week-end tout à fait réussi, d’autant plus que je l’avais repoussé d’un jour car le vendredi s’annonçait pluvieux. J’ai donc profité de quatre jours ensoleillés (ou presque). Le dernier jour, lorsque je parlais avec le chauffeur de taxi qui m’amenait au parc de la Mémoire, ce dernier m’a dit que le jour suivant aurait lieu une grève des taxis, en relation avec le problème Uber qui n’est toujours pas résolu. Un beau chaos en vue!… Je partais au bon moment!

