Bogotá
Me voici donc en vacances pour quatre jours à La Calera, une petite ville d’environ 25’000 habitants, à 45′ de Bogotá et 2’750 m d’altitude. Le Peso colombien s’échange à environ 3’442 pour 1 CHF.
Je vais rendre visite à mon amie Juliana, une jeune volontaire colombienne de 19 ans que j’ai connue à Cooperar Perú. Nous avions rapidement eu le feeling toutes les deux mais, au début, c’était un peu difficile car je comprenais ce que l’on me disait, mais pour m’exprimer c’était pas toujours simple…
Nous avons vécu de super bons moments ensembles, surtout lors de la préparation de la pièce de théâtre pour Noël, et, quand elle a quitté Cusco, elle m’a dit « je t’attends chez moi en Colombie ». J’ai donc organisé mes projets en prenant soin de laisser quelques jours entre deux pour visiter Juliana.

Répétitions avec Enrique 
Juliana en soldat 
Nos « au revoir »
Le premier jour, soit le 16 juillet, nous avons fait tranquille, après ma courte nuit. Elle m’a présenté une partie de sa famille, sa maman, son frère, sa tante, son oncle, tous super sympas et très accueillants. Puis nous nous sommes baladées.
L’après-midi nous sommes allées nous promener dans la campagne environnante, histoire de refaire le monde et que Juliana me présente les environs de son « village ». J’ai adoré l’arbre à poules!… ;o))… Mais oui, ce que vous ne voyez certainement pas, c’est que dans cet arbre étaient perchées une dizaine de poules !



Arbre à poules
Le soir, il faisait tellement froid et, comme le chauffage en Amérique latine n’est pas monnaie courante, la maman de Juliana m’a préparé une bouillotte et je lui en étais très reconnaissante parce que, vraiment, difficile de se réchauffer!
Le lendemain, mercredi, Humberto, son oncle, nous a emmenés faire un tour en voiture dans la région montagneuse qui se trouve à quelques minutes de La Calera. C’était trop chou car le frère de Juliana m’ouvrait toujours la porte de la voiture, j’ai beaucoup apprécié ces gestes de galanterie qui, il faut bien l’avouer, se font de plus en plus rares.
Après nous être arrêtés dans une boulangerie pour y déguster un délicieux café, qu’ils appellent « Tinto », et de nous régaler d’un morceau de tourte, Humberto m’a aussi montré à quel point cette région se développe car il y a énormément de résidences pour personnes aisées, qui sont représentées par des lotissements de maisons cubiques et un portique d’entrée où un gardien veille au grain 24/24. Pour mon compte, je trouve bien dommage cette urbanisation à outrance, car l’on gâche ainsi le paysage campagnard.
Nous sommes passés devant l’immense fromagerie Alpina, qui se situe dans le village de Sopo. Cette entreprise a été fondée en 1945, par deux Suisses, Max Bazinger et Walter Goggel. Elle occupe aujourd’hui plus de 5’200 personnes et elle est la troisième plus grande industrie laitière de Colombie. Elle possède des succursales au Venezuela, en Équateur et aux États-Unis. Ils fabriquent également du Gruyère, de l’Emmental, du Parmesan, et, en 1990, ils ont créé les fromages « Alpinito », premier Petit Suisse en Colombie.
C’est une énorme fabrique, entourée d’un magnifique parc de verdure très bien entretenu. Mon seul regret, ne pas avoir pu la visiter car il était trop tard. Et, je ne sais pas si vous serez d’accord avec moi, mais je trouve que la montagne qui figure sur le logo, ressemble méchamment à notre Cervin national…
Jeudi 18 juillet, Juliana m’a proposé d’aller visiter la Cathédrale de sel de Zipaquirá. Nous voilà donc parties en bus pour une riche aventure. D’abord pour Bogotá, pour ensuite prendre un bus direct via Zipaquirá. Après deux petites heures en tout, nous arrivions dans cette jolie et très animée petite ville, située dans la savane de Bogotá, mais toujours dans le département de Cundinamarca, à environ 50 km de la capitale et 2’650 m d’altitude. Depuis l’arrêt du bus, nous avons marché environ 15′ avant d’entrer dans le site.
La veille, nous avions acheté les billets en ligne car bien moins chers (je vous le déconseille), mais, une fois au guichet, nous étions, je l’ignore bien pourquoi (c’est un peu comme Wingo…), tenues de les imprimer. Ce qu’une responsable a bien voulu faire. 20′ plus tard elle revenait avec nos billets que nous avons ensuite donnés à la guichetière, qui les a certainement mis à la poubelle une fois que nous avions tourné le dos!… Bref, cela n’a pas entamé notre bonne humeur (en tout cas pas la mienne car Juliana s’impatientait quelque peu… ;o))…), nous nous sommes munies d’audiophones et nous nous sommes dirigées vers l’entrée de la cathédrale.
La cathédrale de sel est en fait une église construite à l’intérieur des mines de sel. C’est aussi un lieu de culte et l’un des sanctuaires catholiques les plus connus parmi ceux consacrés aux chemins de croix de Jésus-Christ. Cette cathédrale a été déclarée « Première merveille de Colombie en 2007 ».

La nef de la cathédrale avec 
sa croix de 16 m x 10 m 
J’ai lu des témoignages négatifs sur cet endroit mais, personnellement, je l’ai trouvé magnifique !
Le miroir d’eau, alors là il faut que je vous explique un peu, car c’était vraiment quelque chose d’incroyable. Alors que nous pensions regarder un creux/fossé/trou et que nous ne comprenions pas pourquoi le plafond s’y reflétait, le Monsieur qui se trouvait à côté de nous nous a gentiment montré qu’en fait, ce « fossé » était rempli d’eau, mais que nous ne la voyions pas. J’ai alors demandé à Juliana de tendre la main, et vous la verrez sur la seconde photo, c’était réellement un miroir d’eau !


Avec la main tout en bas




Bâtiment Municipal 
Cathédrale
Nous nous sommes ensuite restaurées et, après avoir visité le musée qui répétait un peu tout ce que nous avions entendu lors de la visite, nous nous sommes rendues à l’arrêt du bus. Pour le retour, même si nous avons dû prendre trois bus différents pour rentrer à La Calera, nous avons ainsi pu éviter le trafic à l’entrée de Bogotá. Nous étions épuisées mais avions partagé une chouette journée et, surtout, nous avons bien ri !
Et voilà, comme l’on dit toujours, « toutes les bonnes choses ont une fin », et c’était mon dernier jour vers Juliana. Mes bagages étaient prêts, et nous sommes parties pour Bogotá, où nous les avons déposés chez une amie de la maman de Juliana afin de pouvoir visiter musées et ville, les mains vides.

Magnifique quartier où nous 
avons déposé mes bagages
Alors, vous me direz que c’est dans toutes les villes la même chose, et vous avez certainement raison, mais un accident au centre ville de Bogotá, c’est pas triste! Plus rien n’avance ! Et, cerise, sur le gâteau, alors que nous attendions le bus, l’ambulance, escortée par la police, « sirénait » (je sais que ça ne se dit pas mais je suis certaine que vous avez compris) juste à côté de nous, et ceci pendant plus de 20′. D’ailleurs, épuisée, la sirène déraillait régulièrement.
Une fois le trafic débloqué, nous avons pris le bus « TransMilenio » comme ils les appellent, et nous nous sommes rendues au Musée national, où une amie de Juliana nous a rejoint. Nous aurions pu y passer la journée tellement il y avait d’objets d’époques différentes à voir.
Après plus de 2 heures de visite, nous sommes parties pour le Musée de l’Or où là, c’est la maman de Juliana qui nous a rejoint. Nous sommes donc parties, toutes les quatre, pour une visite d’environ 1 h 30′. Le musée de l’Or de Bogotá abrite la plus importante collection d’orfèvrerie du monde, avec plus de 35’000 objets en or, mais aussi en céramique, pierre, coquillage, os et textile.
Il était tard et il se faisait faim. Nous avons donc décidé d’accepter la proposition d’un rabatteur de rue et l’avons suivi. Dans un pub, j’ai dégusté une bonne bière locale « Club Colombia » et, pour moi tout du moins, un bon repas fait d’une énorme côtelette, de frites et de salade. Que du bonheur!

Le repas terminé, Juliana et sa maman m’ont montré quelques endroits, comme la Plaza de Bolívar, la place principale, entourée de différents monuments, comme la cathédrale, le Capitolio qui est le siège du congrès, le palais de justice ou le palais Lievano (monument national). Ce jour-là il y avait une manifestation de policiers et militaires contre les bas salaires. J’ai aussi été impressionnée par les centaines de pigeons qui s’y trouvaient, et une sympathique « mémé » qui leur donnait à manger.

Cathédrale 
Le Capitolio 
Palais de justice 
Palais Liévano 

Puis, nous sommes parties récupérer mes bagages. Nous avons pris un taxi. Alors que nous étions arrêtés à un feu rouge, j’ai voulu descendre la fenêtre entrouverte afin de prendre quelques photos. Elle était bloquée et j’ai demandé au chauffeur s’il pouvait la débloquer. Juliana m’a alors dit qu’il n’était pas possible de descendre les fenêtres à cet endroit car c’était beaucoup trop dangereux… D’ailleurs, dans les rues, chaque fois que je sortais mon natel pour prendre des photos, je la sentais aux aguets. Et il y avait partout des police accompagnés de chiens.

Supermarché 

Á un moment donné de la journée, alors que nous attendions à un arrêt de bus, Juliana m’a montré un quartier en haut d’une colline et m’a expliqué, qu’en fait, toutes les maisons qu’on apercevait, étaient construites illégalement. Ce sont des gens qui s’approprient des terrains qui ne leur appartiennent pas, pour y construire leur maison. Des centaines d’hectares de terrains sont ainsi occupés en totale illégalité. Ils appellent ça « las invasiones ». Mais Juliana m’a dit que, celui que l’on voyait, ils l’appellent « barrio caliente » (quartier chaud) et le second, un peu plus au nord, mais du même genre, s’appelle « barrio egipto » (quartier égyptien). Ne jamais s’aventurer seul dans ces deux quartiers, c’est « Banlieue 113 » puissance 4 et il arrive même que des enfants de 5 ans soient armés!…

Barrio « Caliente » 

Arrivées à destination pour récupérer mes bagages, nous avons papoté un peu avec ces dames, puis avons pris un taxi pour l’aéroport. Le trafic était dense car c’était la fin de la journée, mais j’avais de la marge, alors pas de panique!
Une fois mes bagages chargés sur un chariot, j’aurais préféré que Juliana et sa maman s’en aillent, mais Juliana a insisté pour m’accompagner jusqu’au guichet d’enregistrement. Les « au revoir » furent chargés d’émotion…
Pour ce voyage, étant donné qu’il faisait nuit et que tout s’est bien déroulé, autant de Bogotá à São Paulo (Brésil), que de São Paulo à Córdoba, je n’ai pas rédigé d’article dans la rubrique transports.
J’ai vraiment beaucoup aimé Bogotá, certainement grâce à Juliana, et je n’ai pas non plus été confrontée à des scènes déplaisantes…
Deux choses qui m’ont marquées. Lorsque sa maman ou son frère l’appelaient, Juliana répondait « Si Señora » ou « Si Señor ». Au début j’ai pensé que j’avais mal compris, mais ça me perturbait et j’ai posé la question à Juliana. Elle m’a répondu qu’en Colombie, c’est une forme de respect que d’appeler un proche ainsi.
La deuxième chose était l’expression « Pyco y placa ». Je l’ai entendue plusieurs fois dans la bouche d’Umberto et, curieuse de connaître sa signification, j’ai interrogé Umberto. En fait, il s’agit d’une mesure prise en février 2009, pour diminuer la pollution, dans plusieurs villes de Colombie (et je crois même en Amérique du Sud), qui impose une circulation alternée. En effet, selon le dernier chiffre de la plaque d’immatriculation de votre véhicule, vous ne pouvez pas circuler en ville certains jours (pairs/impairs) de 6h à 20h. Dans un premier temps, cela a permis de diminuer le trafic de 20%. Puis, les personnes qui en ont les moyens, achètent un second véhicule afin de pouvoir se rendre en ville quotidiennement. Si vous roulez un jour non autorisé de « Pico y placa », l’amende est très salée!
Comme vous pourrez le constater sur les photos d’une même journée, le temps, tout comme en Équateur et au Pérou, est très changeant.
Hasta la vista Juliana !









































