Argentine

Que visiter à Puerto Iguazu?

Refuge pour animaux Güira Oga

Nous sommes le dimanche 20 octobre et, étant donné que ma chambre à l’hostel se situe en-dessous du sol, je ne bénéficie donc pratiquement d’aucune lumière naturelle. Cela m’incite ainsi à sortir pour visiter un maximum d’endroits.

Je demande donc à Elisa d’appeler un remis pour m’amener au refuge pour animaux « Güira Oga », qui signifie « Maison des animaux » en guarani. Son fondateur et directeur est le célèbre naturaliste et conservationniste Juan Carlos Chebez. Son parcours de vie est impressionnant, mais malheureusement écourté par son décès en 2011, à l’âge de 48 ans. En effet, en 1975, alors âgé d’à peine 13 ans, il était déjà le fondateur et le président de l’Association pro-conservation de la nature en Argentine. Il a consacré son existence à protéger la nature et la faune. Il est aussi le créateur de la plus grande partie des endroits protégés sur le territoire argentin. Son investissement dans ce domaine force l’admiration.

Juan Carlos Chebez

Le prix de l’entrée est de 400 pesos. Nous sommes un groupe d’une trentaine de personnes et montons dans une remorque, tirée par un petit tracteur John Deere. J’aime à préciser la marque car mon père en avaient et cela me rappelle quelques souvenirs… Après un trajet de quelques minutes, et les explications d’introduction de notre guide, nous descendons pour commencer une visite super intéressante commentée par un guide passionné. De plus, je ne crois pas que nous puissions nous balader librement dans ce refuge. Enfin, il ne me semble pas avoir croisé des visiteurs sans guide, ce qui, en soit, est une très bonne chose.

« Güira Oga » est un refuge pour les animaux blessés sur les routes ou dans leur habitat naturel et, surtout, amenés par des privés qui les ont pris comme « mascotas » (animaux domestiques), et qui s’en sont lassés une fois leur caprice passé. La réintégration des animaux dans la jungle est leur objectif quotidien.

Ce refuge est vraiment bien entretenu et les tous les animaux qui y vivent bénéficient d’un grand espace.

La visite dure environ 1 h 30 et, une fois terminée, nous avons la possibilité d’aller au guichet afin d’obtenir une réduction pour le « Ice Bar » ainsi que pour le site de l' »Aripuca », et j’en profite.

La Casa de Botellas (la maison des bouteilles)

Je poursuis mon « programme » et prend la direction, à pied, de la Maison des bouteilles, qui se situe non loin de là. Si je peux me permettre un conseil, même s’il fait beau et chaud, mettez des baskets, car, en tongs, la route est très désagréable…

Lorsque j’arrive à destination, un jeune guide volontaire est en train de fournir quelques explications à une famille. Je me joins ensuite à eux pour la visite.

Je dois avouer que je suis très curieuse de comprendre la construction de ces maisons et je ne suis pas déçue.

En 2001, alors que l’Argentine était en pleine crise économique, Alfredo Santo Cruz a eu l’idée, à la fois folle et originale, de récupérer des bouteilles en plastique usagées pour construire une maison habitable. Toute sa famille a mis la main à la pâte, y compris sa petite dernière de quatre ans à l’époque.

Le toit est fait de briques Tetra Brik à l’intérieur et de tuiles en bouteilles de PET coupées par la moitié dans la longueur à l’extérieur. La partie aluminium sert de protection contre la chaleur, et la partie plastique empêche l’infiltration d’eau de pluie. Les chenaux, escaliers, meubles, lampes, sont fabriqués avec des bouteilles. Les rideaux au moyen de capuchons de stylos, bouchons de bouteilles en plastique, etc. C’est vraiment très ingénieux!

Actuellement il donne toujours des cours, gratuitement, afin que d’autres personnes puissent construire leur propre maison de manière écologique et économique. 90 maisons habitables ont déjà été construites ainsi que de nombreux abribus. La seule condition imposée lors de la réalisation, est que le futur propriétaire participe à la construction. Ce dernier pourra, à son tour, apprendre la technique à d’autres personnes intéressées, et ainsi de suite…

A Concepción, une ville du Paraguay, une maison a été construite en 12 jours au moyen de 18’000 bouteilles de PET. Remarquable! Pour la première photo, l’arrosoir qui se trouve sur la table a été créé au moyen d’un estagnon en PET.

À la fin de la visite, il y a bien entendu, comme presque partout, un magasin. J’y ai acheté un panier fait de feuillards en plastique, ces bandes que l’on utilise habituellement pour cercler les emballages. Lorsque je suis partie, Alfredo, qui était en train de parler avec des visiteurs, m’a remerciée d’avoir, par mon achat, contribué à son projet. J’ai trouvé cela vraiment très honorable de sa part.

Nous avons également parlé avec son épouse qui a apporté quelques précisions aux explications de notre guide. Aujourd’hui, son mari voyage beaucoup pour présenter son projet, qui, il faut bien le dire, a bien évolué en 18 ans.

Cette visite fût à la hauteur de mes espérances et j’en suis sortie entièrement satisfaite!

La Aripuca

Le chauffeur de « remis » qui m’a conduite le matin m’a fortement conseillée de visiter ce parc. Comme il se trouve non loin de la Maison des bouteilles, ce sera donc ma prochaine étape. Le ciel est chargé et un orage s’annonce. Je m’enfile donc dans le magnifique restaurant pour y manger une « Milanese de pollo » (tranche panée de poulet) et boire une bonne « Quilmes » (bière argentine). Bien m’en a pris car il pleut des cordes. Mon repas terminé, la pluie avait cessé. Je m’aventure donc dans le parc.

La Aripuca est un parc agro-éco-touristique, construit dans le but de sensibiliser sur les ressources naturelles dont nous disposons et leur importance, d’encourager les actions de préservation et de promotion de la protection de l’environnement, et de diffuser la culture, les croyances et les traditions de la région.

Il doit son nom à un piège que fabriquaient les Guaranis pour attraper les oiseaux et s’en nourrir.

Piège

C’est aussi le nom de l’imposante bâtisse de 17 m de hauteur, qui pèse plus de 500 000 kg, répartis en 30 espèces de bois indigène des forêts de la province de Misiones. La majorité sont des spécimens centenaires, regroupés pour nous montrer ce que nous perdons, par désintérêt et indifférence pour la protection de notre environnement.

Je voudrais revenir sur le piège qui a donné son nom à ce site car, ce qui est intéressant, c’est qu’il est encore largement utilisé aujourd’hui par les Guaranis. Sa caractéristique la plus unique est que l’oiseau, lorsqu’il est capturé, n’est absolument pas blessé et peut donc, par exemple s’il est trop petit, si c’est une femelle qui porte des bébés, ou s’il est impropre à la consommation, être relâché.

Le parc n’est pas très grand et j’en ai vite fait le tour, mais je dois dire que la grosseur des troncs m’a tout de même bien impressionnée.

Biocentro

La journée n’est pas tout à fait finie car je ne résiste pas à la tentation de visiter cet endroit, qui, à mon avis promet quelques richesses de la flore et de la faune.

Les espèces exotiques présentes dans le Biocentro proviennent d’un don du Dr Alejandro Urs Vogt, un scientifique argentin de renom, expert en ophidisme (trouble provoqué par le venin des serpents) et en recherche sur la crotoxine (substance se trouvant dans le venin du crotale) pour guérir les maladies du cancer.

La visite commence par la maison des reptiles avec des iguanes, des serpents, dont un grand échantillon de serpents venimeux que je me plais à observer car, pour une fois, ils ne dorment pas tous. Le crocodile géant de la Floride me captive aussi et, avec d’autres visiteurs, nous nous concentrons pour voir quelque chose bouger, car il est tellement immobile que la dame qui se trouve à côté de moi pense que c’est un faux.

La ferme aux papillons, entourée par une jungle luxuriante, présente quelques variétés de lépidoptères qui se posent sur nous, sans complexe aucun.

Puis, nous entrons dans la serre des orchidées. Je suis un peu déçue car très peu sont en fleurs. Par contre, j’y ai appris que les orchidées forment l’une des familles botaniques les plus nombreuses et les plus diverses. En Argentine, environ 250 espèces d’orchidées ont été identifiées et environ 85 espèces au parc national d’Iguazu, dont 52 se développent sur d’autres plantes. La majorité est menacée par sa commercialisation illégale et, surtout, la destruction de son habitat. Si l’on se fait attraper avec une orchidée dans ses bagages, à l’aéroport, l’amende est salée et se calcule au nombre de feuilles de la plante.

J’ai bien aimé cet endroit, car j’avais vraiment l’impression de me trouver dans la forêt et, comme tous les autres parcs, il est très bien entretenu.

Il était prévu que je me rende à l’Ice Bar qui se trouve à deux pas. L’attente étant de pratiquement une heure pour la prochaine visite guidée, j’ai renoncé car il se faisait tard. Je me suis contentée de la visite d’un énorme magasin de pierres précieuses mais n’y ai rien acheté car il y avait beaucoup trop de choix.

N’ayant pas le courage de rentrer à pied, d’autant plus qu’il faut longer la route principale, j’ai demandé à la vendeuse si elle pouvait appeler un « remis », ce qu’elle a fait volontiers. En parlant avec le chauffeur des célèbres « Ruines d’Ignacio », ce dernier m’a proposé de passer vers une agence de tourisme afin de me renseigner. 20 minutes plus tard, nous nous arrêtions devant les bureaux de « Cuenca del plata ». J’avais mon rendez-vous de départ depuis l’hostel à 7 h 35 le lendemain matin, avant-dernier jour de mon séjour. Le chauffeur m’a ensuite déposée à l’hostel.

Journée bien remplie mais fort sympathique !

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